Pourquoi les jeunes africains doivent se politiser ? par Jasmine Emene

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Pourquoi les jeunes africains doivent se politiser ?

C’est tout simple. Nous sommes nombreux nous les jeunes qui avons des ambitions. Nous sommes tous pavés de bonnes intentions pour nos pays respectifs. Nous voulons “changer les choses”. Nous voulons faire de notre pays un pays émergent, et ce le plus tôt possible. Nous voulons laisser la trace de notre passage sur terre. Nous voulons être celui ou celle qui aura redoré le blason de son pays africain auprès de la communauté internationale. En d’autres termes, nous voulons faire briller l’Afrique. Mais que faisons-nous au fond pour tout changer ? Comment pensons-nous avoir un réel impact sur le cours des évènements si on regarde tout se faire de l’extérieur ?

Il y a quelques semaines on me demandait pourquoi j’ai changé. Pourquoi je publie autant d’articles sur l’actualité politique sur mon Facebook. En fait j’ai décidé de partager ma passion tout simplement. Pour moi c’est une passion, mais aussi une obligation, l’obligation de s’engager. Je suis d’avis que pour faire bouger des lignes, il faut faire partie de ces lignes, au risque d’y laisser quelques plumes. La politique c’est un engagement personnel certes, mais c’est un investissement dans l’avenir de nos descendants, et une autre façon d’écrire l’histoire.

Si vous pensez que la politique est trop mystique, qu’il faut des rites spéciaux, où avoir fait des études en Sciences politiques, je vous dirai que vous vous trompez lourdement. Politiser c’est agir. Ne pensez pas qu’on n’agit pas en parlant ou en écrivant. Au contraire, ce sont les seuls moyens qu’on a de faire changer certaines choses dans notre pays, il faut donner son avis. Dire ce qu’on pense de tout ce qui se passe. De plus il faut proposer des solutions aux problèmes de son pays. Faire de la politique ce n’est pas juste avoir un poste, rouler dans de belles voitures, se faire appeler “son excellence” et être craint pour sa position. NON. C’est se donner pour une cause à laquelle on croit, sans jamais chercher les honneurs. C’est se dévouer pour le bien du plus grand nombre. Faire de la politique ce n’est pas seulement être Président de la République. C’est agir pour le bien de sa communauté, que ce soit un village, un district, un département. Il faut commencer autour de soi. Commencer par agir près de nous. L’association de plusieurs impacts locaux permet l’émergence d’un pays et le progrès au niveau national.

Certes c’est une activité ingrate tout comme être enseignant. Parfois on oublie vite ce que vous faites de bien pour se concentrer sur vos échecs. Mais gardez à l’esprit qu’un esprit altruiste ne demande pas son reste. Il agit envers et contre tous parfois pour le bien du plus grand nombre. Dans un de mes poèmes, je dépeignais une image un peu négative de la politique. Mais c’est l’image de la politique africaine de nos jours, c’est l’image que certains jeunes ont de nos dirigeants. En Afrique j’aime à croire qu’on ne fait pas réellement de politique, on fait de la propagande. Il faut se réapproprier ce domaine. Ce n’est pas seulement pour les vieux de 80 ans, c’est pour tout le monde. Et l’image du profane est révélatrice de la distance créée pour éloigner la population des vraies questions. Pour dissuader les jeunes de s’impliquer car la jeunesse est la force. Elle est l’avenir. Si elle s’en donne les moyens, elle peut faire mille fois mieux que ses prédécesseurs.

Bien sûr il faut avoir les moyens de sa politique comme on dit. Il faut donc travailler, ensemble, acquérir une certaine crédibilité, entreprendre, poser des actes concrets, avoir une vision, avoir confiance en soi. Je ne demande à personne de faire ce qui ne lui plait pas. Je demande à tous de vous intéresser à ce qui sera garant de votre avenir. Si un régime devient subitement dictatorial sans que vous n’ayez eu votre mot à dire c’est parce que vous l’aurez voulu. Je vous demande d’essayer de mettre votre grain de sel. D’essayer d’agir au mieux selon vous. Bien sûr tout le monde ne sera pas toujours de votre avis, mais on a besoin de tous pour avancer, opposants comme partisans. Le changement ne viendra pas de l’au-delà, il est en nous.

Le changement dépend de nous tous. Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour lui. Impliquez-vous. J.E.M.


Cet article a été rédigé par Jasmine EMENE du blog : http://jasemene.wordpress.com/
Bio de Jasmine : I’m a neutro. Don’t worry, be happy. Sois opportuniste n’attends pas la chance, prends la. Pas l’temps d’naisier!
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