23 applications africaines qui changent la vie

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application mobile

(Agence Ecofin) – Elles sont aujourd’hui plusieurs centaines, les solutions mobiles et Internet conçues par des Africains. Gratuites ou payantes, elles ont révolutionné les habitudes au grand bonheur des utilisateurs. Les développeurs ne se privent plus de laisser libre cours à leur imagination. Et avec raison, puisque le secteur africain des applications, déclaré très prometteur par plusieurs analystes dont ceux de l’Association mondiale des opérateurs télécoms (GSMA), ouvre une nouvelle ère pour les TIC sur le continent. Avec plus d’un milliard d’habitants et 915 millions d’utilisateurs de mobile escomptés en 2015 selon GSMA, les développeurs africains ont tout pour réussir. Et c’est l’Afrique de l’Est, véritable centre technologique en puissance, qui montre de plus en plus de quoi le lendemain des utilisateurs locaux d’Internet sera fait. Des pays comme le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie ou encore le Ghana se positionnent aujourd’hui comme principaux pôles de création. L’ingéniosité de leur jeunesse dans les applications mobiles est si riche que plusieurs entreprises technologiques comme Google, Ericsson ou Samsung multiplient les compétitions d’innovations pour la stimuler davantage. Voici donc 23 applications africaines pour changer la vie des populations :


1 – M-Pedigree : sus aux médicaments contrefaits

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les médicaments contrefaits sont la cause de quelque 100 000 décès par an en Afrique. Alors que l’accès aux médicaments est déjà difficile, le foisonnement de faux médicaments vient compliquer davantage la situation sanitaire sur le continent. Combattre le médicament contrefait en Afrique est devenu un véritable enjeu de santé publique.

Afin d’éviter aux populations de continuer à dépenser leur argent pour rien, le Ghanéen Bright Simons a mis sur pied l’application M-Pedigree en 2005. En 2007, il l’a officiellement lancée. C’est une solution mobile qui permet l’authentification des médicaments. Elle fédère les principaux opérateurs africains de téléphonie mobile, les industries pharmaceutiques et les instances gouvernementales de santé. Les populations n’ont qu’à envoyer gratuitement le code inscrit sur le médicament qu’elles veulent acheter par SMS. La requête est acheminée vers les serveurs de M-Pedigree, qui vérifient l’information auprès des industries pharmaceutiques, puis renvoie rapidement une réponse aux consommateurs. Le projet M-Pedigree a été testé pour la première fois au Ghana en janvier 2008. Lauréat du 4ème Forum NetExplorateur 2011, il est actuellement en cours de déploiement dans d’autres pays tels que le Niger, la Tanzanie, le Kenya, le Nigeria ou l’Ouganda. Pour plus d’informations, rendez-vous sur http://mpedigree.net


2- M-Farm : des infos utiles et de qualité pour les agriculteurs

Comparés aux agriculteurs européens et américains, à la pointe de la technologie agricole, les paysans kenyans font pâle figure. Leur activité, plusieurs la pratiquent encore à l’aveuglette. Conséquences, leurs récoltes ne sont pas toujours fameuses.

Consciente de l’impact qu’une mauvaise production peut avoir sur la sécurité financière de ces personnes, et même sur la sécurité alimentaire du pays, l’entreprise agricole M-Farm Ltd, fondée par les Kenyanes Jamila Abass, Susan Eve Oguya et Linda Kwamboka, a lancé une application mobile et web éponyme. Celle-ci donne la possibilité aux agriculteurs d’avoir accès, en temps réel, à un certain nombre d’informations relatives à la météo, au prix de vente en détail de leurs produits, aux potentiels acheteurs, aux lieux où acheter leurs semences, etc. sur les cinq marchés principaux du pays que sont Nairobi, Mombasa, Kisumu, Eldoret et Kitale. Ainsi, fini les semis en mauvaise période, les arnaques autour du prix, la galère pour trouver à qui vendre… Les agriculteurs doivent simplement envoyer un SMS à un numéro court pour obtenir l’information dont ils ont besoin. Le SMS coûte 10 shillings, soit 0,1174 dollars. L’application est opérationnelle 6 jours sur 7. Elle a été lancée en 2011, après avoir remporté la compétition IPO48 et le prix de 2,5 millions de shillings (10 000 euros). L’application M-Farm est disponible sur le site http://www.mfarm.co.ke


3 – Kasha.mobi : une banque de données pour vos infos de valeur

Si vous avez des informations très sensibles ou importantes à sauvegarder, Kasha.mobi semble être l’application Internet qu’il vous faut.

Créée par l’entreprise Kenyane Mobile Planet, fondée par David Karanja Macharia, la solution web et mobile donne la possibilité à ses utilisateurs de conserver à vie des informations jugées importantes comme des numéros de compte en banque, des numéros de bordereaux de transactions monétaires, via SMS. L’application Kasha.mobi tire son nom du mot « Kasha », qui veut dire « boîte de conservation » en swahili. Pour accéder au service, il faut au préalable se faire enregistrer au service par SMS au 2273, ou alors visiter le site web www.kasha.mobi à partir de son ordinateur portable. Lorsque quelqu’un veut conserver une information, il l’envoie par SMS à Kasha.mobi au prix de 5 shillings, soit 0,0587 dollars. Lorsqu’un abonné veut par contre prendre connaissance d’une des informations qu’il a conservées, il doit simplement aller sur le site web du service pour voir toutes les informations qu’il a fait enregistrer. Cette fois c’est gratuit.


4 – Feem : un réseau local WiFi pour transférer ses fichiers sans peine

Dans un contexte où l’on n’a pas toujours les accessoires de son téléphone pour transférer des fichiers vers son ordinateur, ou encore des téléphones dotés de Bluetooth, le Camerounais Fritz Ekwoge a développé Feem.

L’application mobile permet d’envoyer et de recevoir rapidement des fichiers entre appareils grâce à un réseau WiFi local. Originaire de la région du Sud-Ouest, Fritz Ekwoge, qui est le fondateur de l’entreprise Feeperfect, a eu l’idée de concevoir cette solution à cause du faible pouvoir d’achat qui empêche encore les détenteurs de téléphones portables de contracter une connexion Internet mobile. En d’autres termes, avec Feem, pas besoin de connexion Internet pour être connecté et discuter avec les autres utilisateurs de l’application ou avec les autres appareils à proximité. En téléchargement gratuit sur le site www.tryfeem.com, l’application Feem a néanmoins déjà fait l’objet d’une centaine de téléchargements payants depuis l’Appstore d’Apple.


5 – Njorku : le moteur de recherche consacré aux offres d’emploi

Pour ceux qui recherchent du travail en Afrique, Njorku est l’outil idéal. Ce moteur de recherche inventé en 2011 par un groupe de Camerounais, Churchil Mambe Nanje, Bertrand Kima, Segue Gontran et Ebot Blaise, est consacré uniquement aux annonces d’offres d’emploi.

Il scanne en continu les sites d’offres d’emploi afin d’offrir un large éventail aux utilisateurs qui en font la demande. Le site recense les annonces au Nigeria, au Cameroun, en Afrique du Sud, au Ghana, au Kenya, en Ouganda ainsi qu’en Égypte. Il est accessible gratuitement sur le web, et pas besoin d’enregistrement préalable. En 2012, Njorku a connu le grand honneur de figurer dans le classement des 20 start-up qui comptent en Afrique dans le magazine Forbes. Le nombre de visiteurs a atteint près de 15 000 par jour pour plus de 50 000 annonces d’emploi. Pour visiter le site web, il faut cliquer sur http://www.njorku.com.


6 – Djoss TV : la télé en communauté

Si vous en avez marre de regarder des programmes TV tout seul, de ne pas pouvoir partager vos émotions, faites un tour sur Djoss TV. C’est une plateforme web et mobile qui permet aux téléspectateurs qui regardent le même programme TV de discuter en temps réel via web ou SMS, d’interagir en temps réel avec les personnes sur le plateau des émissions tout en découvrant des informations complémentaires sur le programme que tous regardent. Fruit de l’imagination de quatre jeunes Camerounais, Patrick Ndjientcheu, Eloge Fokem, Aboubakar Sidiki Kouotou et Hervé Djia, l’application est née en 2011.

Son objectif : changer l’expérience de la télévision en Afrique, lui donner un côté communautaire propre à l’esprit africain. Lauréat du Cameroon Startup Challenge 2012, un événement technologique d’entrepreneuriat, l’application Djoss TV a tellement séduit des chaînes de télévision comme STV2 ou Equinoxe qu’elles ont décidé de l’essayer. Au fil du temps, de nombreux téléspectateurs adhèrent à la plateforme de télévision communautaire Djoss TV depuis l’adresse . Cependant, si les contributions aux programmes sont gratuites sur le web, l’envoi des SMS est payant.