12 years a slave : Lupita Nyong’o méritait-elle son oscar ? Par Mas Aymard Kina

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Pourquoi ai-je trouvé ce personnage fort ? Parce que dans ce contexte où l’on recherchait les hommes noirs pour leur force, elle montre que les femmes noires sont capables de faire plus que les hommes. Un aspect qui fera plaisir à plus d’une. Mais ce qui m’interpelle le plus c’est surtout malgré le fait qu’elle soit la meilleure ramasseuse de coton, elle subit un traitement ignoble. Entre la femme du maître qui souhaite à tous les coups qu’elle soit maltraitée, car jalouse de la fascination que son mari a pour Patsey. Puis son mari qui fasciné par cette femme à la peau d’ébène abuse d’elle dès qu’il le peut. On peut donc se poser la question du pourquoi  ce traitement ? Quel traitement Patsey aurait-elle subi si elle avait été un homme ? Je pense  qu’être un homme fort et compétent lui aurait valu plus de privilèges, là on dirait qu’on essaie  de la punir d’être plus compétente qu’un homme au lieu de la récompenser et en là violant on veut la ramener à sa condition de femme noire et esclave.

Patsey a quand même un moment de répit pendant le jour du sabbat, elle en profite donc pour aller rendre visite à une femme noire libre qui était mariée à un homme blanc qui lui aussi avait des esclaves et une plantation. Là encore j’aurais aimé que l’on explique comment une femme noire, ancienne esclave peut devenir maîtresse de maison avec des esclaves à son service dans le sud.

Crédit photos : 12 years a slave

Évidemment, le maître de Patsey n’apprécie pas cette amitié, laisser sa meilleure esclave côtoyer une femme noire libre ne peut que lui apporter des problèmes.

Mais je parle, je parle, mais quand est-ce que je termine ? Ne vous inquiétez plus, c’est bientôt la fin.

Solomon finit par être libéré, comment ? Par chance, il tombe sur un abolitionniste canadien qui fera parvenir une lettre pour lui et forcément le film aura une Happy End à l’Américaine, sinon ce n’est pas Hollywood.

Quand Solomon rentre chez lui, il voit que ses enfants ont bien grandi comme s’il n’avait pas pris conscience d’avoir été aussi longtemps esclave. Pourtant je pense que le film aurait nécessité plus de rapport au temps pour que le spectateur subisse visuellement les 12 ans d’esclavage. Certes le décor de la nouvelle Orléans qui est quasiment le même toute l’année n’aide pas. Mais je pense que c’est une volonté du réalisateur pour que le contraste entre le moment où Solomon laisse ses enfants et lorsqu’il les retrouve soit saisissant. Ce que je trouve un peu loupé.

Crédit photos : 12 years a slave

Ma conclusion est que je trouve qu’on dirait que Steeve Mcqueen s’est juste contenté d’ouvrir le livre de Solomon Northup et d’en faire un scénario. S’il y a eu plus de recherche derrière, j’aurais quand même aimé qu’on en parle. Là on dirait juste qu’on doit prendre les éléments comme ils viennent. C’est un peu comme si le réalisateur voulait faire un film sur l’esclavage sans vouloir trop entrer dans le fond. Faire un film sur l’esclavage, mais qui ne soit pas communautaire. Que les blancs n’aient pas honte en le voyant, un film accessible à tous quoi.

L’acteur principal quant à lui joue très bien son rôle, il montre à quel point il ne comprend pas ce qui lui arrive tout le long film avec son air qui nous donne l’impression d’être toujours ailleurs. On peut aussi lui trouver un côté hautain, un air de « mais qu’est ce que je fous là ? Je ne suis pas comme eux, je n’ai rien à faire là ». La preuve quand il est libéré, il part sans se  retourner, comme s’il veut oublier ce qu’il a vécu.

J’ai vu certains dire que ce film n’avait aucune moralité, aucun but, mis à par montrer comment les blancs fouettaient les Noirs. Pourtant j’y ai quand même trouvé une certaine morale. Ce film montre à quel point la liberté est quelque chose de fragile, même à notre époque. Comment certaines personnes peuvent du jour au lendemain s’introduire dans nos vies et montrer la fragilité de tout ce que nous avons construit ? Il y aussi ce côté, il ne faut jamais perdre espoir, mais ça, je le laisse aux plus optimistes.


Cet article a été rédigé par Mas Aymard Kina Mas Aymard Kina

Bio de Mas : Étudiant du Mba Esg stratégie et communication digitale, Passionné par les merveilles du web et Futur Expert en stratégie digitale. Slogan 2.0 : Mon réseau se veut comme le web, sans frontières

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