CAN 2017 : Portrait des forces en présence (GROUPE B)

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CAN 2017 Algérie Tunisie Zimbabwe Sénégal Zimbabwe

Voici un portait des quatre sélections qui s’affronteront dans le Groupe B.

Du 14 janvier au 5 février 2017, la 31e édition de la CAN 2017 (Coupe d’Afrique des Nations), la plus importante compétition continentale au sein du Berceau de l’Humanité, battra son plein au Gabon en plus de fêter le 60e anniversaire de son existence. Voici un portait des quatre sélections qui s’affronteront dans le Groupe B.

ALGÉRIE

Avec la meilleure attaque des qualifications de la CAN 2017, l’Algérie dispose d’un arsenal offensif redoutable composé du meilleur joueur de la Premier League et joueur africain de l’année 2016, Riyad Mahrez, de son coéquipier à Leicester Islam Slimani, de Yacine Brahimi (FC Porto), et de Rachid Ghezzal (Olympique Lyonnais) pour ne nommer que ceux-là. Avec une telle artillerie lourde, les Fennecs peuvent frapper de partout, en autant qu’ils soient maître du jeu sur la pelouse. Car la défensive est loin d’être aussi rassurante lorsque l’adversaire prend le contrôle du ballon, surtout en l’absence de son vétéran leader Carl Medjani (Leganés), non retenu dans la sélection, au même titre comme Sofiane Feghouli qui a souffert de la concurrence au poste de milieu offensif étant donné sa décevante saison avec West Ham.

Une autre ombre au tableau est survenue récemment avec l’erreur de casting qu’a été l’embauche de Milovan Rajevac comme sélectionneur, suite à la démission de Christian Gourcuff. Devant les pauvres performances des Fennecs sous Rajevac, la Fédération l’a licencié et a embauché à sa place le belge Georges Leekens, reconnu pour être un pragmatique. Mais on ignore comment l’effectif va réagir et s’ajuster face à son système de jeu qui est d’attaquer et de défendre en bloc, avec en plus le manque de temps pour le peaufiner.

Somme toute et malgré un groupe B difficile, l’Algérie devrait logiquement passer en quarts-de-finale après la phase de poules. Reste à savoir cependant comment les Fennecs répondront par la suite, surtout sous la pression énorme venant de leurs supporters et de la presse algérienne qui n’espèrent rien de moins qu’un second sacre continental depuis celui remporté en 1990.

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TUNISIE

Suite à son élimination en quarts-de-finale de la CAN 2015 par le pays hôte, la Guinée Équatoriale, dans la controverse (décisions arbitrales douteuses), le parcours de la Tunisie n’a jamais été un long fleuve tranquille depuis. Il a fallu une ultime victoire contre le Liberia dans le dernier match des qualifications pour que les Tunisiens obtiennent leur billet pour la CAN 2017. Si bien qu’on se demande à quoi s’attendre des Aigles de Carthage, eux qui avaient dominé aisément leur poule en 2015, mais qui font face à une forte compétition cette fois.

Sous la houlette du polonais Henryk Kasperczak, la brigade défensive est demeurée bien organisée (1 seul but concédé lors des 7 derniers matchs) avec Aymen Abdennour (Valence) comme valeur sûre dans la charnière centrale. Il manque toutefois un avant-centre capable de marquer des buts avec régularité depuis l’absence d’Issam Jemâa, meilleur buteur de l’histoire de la sélection. Quand votre meilleur buteur actif Wahbi Khazri (Sunderland) se trouve à jouer au poste d’ailier, et que la majorité de vos buts en qualifications ont été inscrits contre le Djibouti, il n’y a pas de quoi pavoiser.

Il n’en demeure pas moins que la sélection tunisienne est capable de rivaliser avec les meilleures nations africaines. Lors de leurs trois derniers matchs contre l’Algérie, un rival direct dans le groupe B, la Tunisie a récolté une victoire, une défaite et un verdict nul, ce qui est plus que respectable, et elle n’a pas connu la défaite contre le Sénégal, un autre rival direct, à leurs quatre derniers affrontements. Les Aigles de Carthage ne sont peut-être pas favoris pour remporter cette CAN 2017 à première vue, mais ils sont des battants et ont suffisamment d’atouts pour au moins franchir la phase de poule.

SÉNÉGAL

On a beau dire que la sélection sénégalaise a franchi l’étape des qualifications de cette CAN 2017 comme une lettre à la poste en remportant tous leurs matchs. Mais depuis 2002, seule année où ils ont atteint une finale de la CAN en plus des quarts-de-finale de la Coupe du Monde, les Lions de la Téranga n’ont jamais été capable de confirmer leur place parmi les grands du foot africain. À chaque fois que le Sénégal semble parmi les favoris, à chaque fois il trébuche et souvent trop tôt au grand dam de leurs supporters.

Ce n’est pourtant pas le talent qui manque dans cette nouvelle génération de joueurs sénégalais dirigée justement par un des anciens joueurs de la sélection de 2002: Aliou Cissé. Mais comme le dit l’adage, le talent ne suffit pas pour gagner des titres, et cette génération devra confirmer les espoirs placés en elle, surtout après un autre échec cuisant en phase de poules de la CAN 2015.

Sur papier, le Sénégal dispose néanmoins d’une formation très équilibrée. Kalidou Koulibaly (Naples) est certainement un des meilleurs joueurs africains en défense avec le capitaine et polyvalent milieu récupérateur Cheikhou Kouyate (West Ham), tandis qu’en attaque, l’ailier Sadio Mané (Liverpool) est sans contredit l’un des joueurs surdoués du moment qu’il faudra surveiller de près, sans oublier le vétéran buteur Moussa Sow (Fenerbahçe) et les jeunes attaquants talentueux Moussa Konaté (FC Sion) et Keita Baldé (Lazio Rome).

Les Lions de la Téranga devront quand même faire face à l’adversité face à la Tunisie et l’Algérie qu’ils n’ont pas battu depuis 2014 sans avoir inscrit un seul but au compteur. Le potentiel pour aller très loin est là, à la condition qu’ils demeurent concentrés et livrent un effort collectif constant face à des opposants résolus du même calibre.

ZIMBABWE

Les Warriors sont de retour à la CAN après 11 ans d’absence contre toute attente. Cependant, les choses ne sont pas au beau fixe entre la ZIFA et la sélection. Alors que la Fédération est endettée de plus de 4 millions de dollars, les joueurs ont refusé de prendre l’avion pour jouer un match amical au Cameroun samedi dernier étant donné les primes toujours non versées pour leur qualification. Comme si le torchon ne brûlait pas déjà assez, les hommes du sélectionneur Callisto Pasuwa avaient auparavant refusé de s’entrainer sur un site de la Fédération jugé trop médiocre et refusé un dîner avec le vice-président de la ZIFA. Bref, autant de distractions qui risquent de miner la performance du Zimbabwe dans une poule relevée où ses chances d’une quelconque réussite sont déjà très minces.

Ce n’est pas la première fois que la ZIFA et les Warriors sont impliqués dans des histoires d’argent. En 2009, la ZIFA et des joueurs de la sélection zimbabwéenne ont été mêlés à une affaire de corruption à la suite de paris truqués lors d’une tournée de matchs amicaux en Asie. Plus récemment en mars 2016, un membre du comité exécutif de la ZIFA a été suspendu pour une autre tentative de corruption, cette fois impliquant deux matchs de qualifications pour la CAN 2017. Auparavant, le Zimbabwe a été disqualifié des qualifications de la Coupe du Monde 2018 par la FIFA pour non-paiement de la ZIFA d’une dette à leur ancien sélectionneur Jose Claudinei Georgini. Bref, l’ombre de tous ces scandales semblent continuer de planer au-dessus de cette équipe du Zimbabwe.

Sur le plan du jeu, l’effectif ne manque pas de dynamisme au niveau de l’attaque, notamment avec le tandem composé de Knowledge Musona (KV Oostende, Belgique) en pointe et de Khama Billiat (Mamelodi Sundowns, Afrique du Sud) comme milieu offensif, qui a la capacité de prendre à contrepied une défensive qui sous-estimerait leur vitesse ou ne les prendrait pas au sérieux. Mais à moins que leur jeune gardien Tatenda Mukuruva (Dynamos FC Harare) n’accomplisse des miracles, la défense poreuse ne devrait pas tenir bien longtemps face à des puissances établies comme l’Algérie ou le Sénégal. À défaut de franchir la phase de poules, on peut souhaiter que cette sélection zimbabwéenne joue honorablement et vient brouiller un peu les cartes, surtout qu’elle n’a rien à perdre malgré tout le mauvais feuilleton extra-sportif qui la précède.


Cet article a été rédigé par Mathieu Lemée

Bio de Mathieu: Chroniqueur et journaliste foot pour football365.fr page Afrique et pour Animateur du podcast via


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