Foot féminin : Rencontre avec l’internationale française Elodie Thomis (Olympique Lyonnais)

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Elodie Thomis

Pour les rares personnes qui ne la connaissent pas, Elodie Thomis est une joueuse de football professionnelle évoluant dans le club de l’Olympique Lyonnais. Figure forte du football féminin français, Élodie a gagné sept fois le Championnat de France, six fois la coupe nationale et deux fois la plus prestigieuse des coupes d’Europe (La Ligue des Champions).

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« Pourquoi et comment êtes-vous devenue une joueuse de football professionnelle?

Pourquoi? C’est juste le fruit du hasard! Je faisais de l’athlétisme à l’époque et au moment de signer ma licence une nouvelle fois, il y avait une opportunité de tournoi à Épinay-sur-Seine(93).  J’y ai joué et les coachs (Amaury et Paul) m’ont demandé de rejoindre leur effectif. Après cela, tout s’est enchaîné pour moi jusqu’à maintenant. J’ai eu une bonne étoile.

Comment jugez-vous l’ascension du football féminin?

Je trouve ça très intéressant, car à l’époque le foot n’était pas très médiatisé. Nos résultats en club avec l’Olympique Lyonnais, avec la première ligue des champions gagnée dans l’histoire du foot féminin français et avec l’équipe de France avec l’effet de la coupe du monde en 2011, ont permis cette ascension. Aujourd’hui, les clubs en France se renforcent et travaillent beaucoup afin d’avoir un meilleur niveau. J’espère que cela continuera dans ce sens.

Quelles sont (s’il y en a de flagrantes) les différences entre le football masculin et féminin?

Il y a une grosse différence physique naturellement. Maintenant, en ce qui concerne la tactique et la technique je pense que nous n’avons rien à envier aux hommes. C’est sûr qu’il ne faut pas s’attendre à voir un jour une femme avec les capacités physiques d’un homme ça semblerait bizarre (Rires).

Comment jugez-vous les résultats de l’Olympique Lyonnais cette saison?

Cette année, notre effectif est amoindri, mais on continue d’avoir de bons résultats et de jouer les hauts de tableaux. Malgré notre élimination en ligue des champions contre Paris on continue de travailler même si la déception est là, mais c’est le jeu.

De quel œil voyez-vous la concurrence avec le Paris-Saint-Germain?

Je trouve ça bien. Paris s’est renforcé et c’est mieux pour le championnat français. D’autres équipes comme Juvisy ou Montpellier jouent le haut du tableau. Puis d’autres  comme Guingamp ou Soyaux recrutent de jeunes internationales et c’est de bon augure pour le foot et pour la Sélection française. Les matchs se gagnent plus difficilement maintenant.

Qu’est-ce que les gens ignorent de votre club lorsqu’ils parlent de vos succès?

C’est vrai qu’on regarde que les résultats, mais derrière cela il y a tout un travail, toute une rigueur à avoir afin de rester au plus haut niveau. Il n’est jamais facile de gagner même si ça nous arrive parfois de le faire avec des scores larges. Toute l’année, on ne se relâche pas, on se remet tout le temps en question.

Qui est la meilleure joueuse de votre équipe?

La meilleure joueuse de l’équipe est… l’équipe. À Lyon, on a des joueuses différentes en qualité que ce soit au niveau technique, physique ou de la vitesse. Cette hétérogénéité nous permet d’avoir une grande complémentarité. Il n’y a pas de joueuse qui se ressemble au niveau du jeu. On connaît chacune nos qualités et on se sert chacune des autres pour nous tirer vers le haut.

Qui est l’adversaire qui vous a le plus impressionné?

Je ne sais pas trop. J’aurai tendance à dire Wolfsburg l’équipe allemande enchaîne de bons résultats en championnat, mais aussi en ligue des champions.

Est-ce que vous vous voyez terminer votre carrière à Lyon?

Je suis sous contrat jusqu’en 2016. Pour le moment, je me sens très bien à Lyon et je n’ai pas de réelle raison de partir.

La Coupe du Monde, se déroulant au Canada sur des terrains synthétiques, les joueuses des États-Unis ont affirmé qu’il s’agit d’une “discrimination”. Êtes-vous d’accord avec ces propos?

C’est très différent de jouer sur du synthétique surtout pour une coupe du monde. C’est dommage, mais maintenant il faut l’accepter, car la décision de la FIFA (Organe suprême de football) ne changera pas. J’espère juste qu’il ne fera pas 30 degrés, car sur du synthétique ça brûle les pieds!!! (Rires).

Enfin, que pensez-vous de votre groupe concernant cette Coupe du Monde avec l’Angleterre, le Mexique et la Colombie?

À l’inverse des États-Unis et de la Suède qui ont un groupe plus relevé, le nôtre semble à notre portée. Mais dans une coupe du monde, il n y a plus de petite équipe. Il y a trois bonnes équipes dans notre groupe et ça sera à nous de continuer de jouer comme nous le faisons pour sortir de cette poule. 


Cet article a été rédigé par Daouda Ly

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