Afro Inspiration : Djene Diakité fondatrice de Food, Moi & 514

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foodmoiet514 Djene Diakite bouffe de rue
foodmoiet514 Djene Diakite bouffe de rue

“J’aime la bonne bouffe. Montréal est ma ville.” C’est ainsi que Djene Diakité présente son blog culinaire Food, Moi & 514. Un jeune projet où elle présente notamment des critiques personnelles de restaurant. Nous l’avons rencontré pour discuter sur le phénomène de la bouffe de rue à Montréal.

En effet, la ville de Montréal a de nouveau autorisé la bouffe de rue levant une interdiction datant de 1947. Une sélection de 27 camions ambulants a été établie pour siéger dans les rues de Montréal jusqu’en Septembre prochain. “Créatifs et originaux” les food trucks représentent la diversité gastronomique qui fait la réputation gastronomique de Montréal.

Il n’en fallait pas plus pour piquer la curiosité de Djene qui décida de présenter en vidéo sa quête “d’un pad thaï, à la belle étoile, Place du Canada ou d’une délicieuse poutine au foie gras entre deux cônes oranges du Square Victoria.”

Bonjour Djene, on te connait comme militante pour l’association AfrikaWaly et comme communicante pour le Gala Miss Afrique Montréal, on te découvre aujourd’hui foodie, présente-nous ton dernier projet ?

Mon dernier projet s’agit tout simplement d’un blog personnel. J’adore la bouffe. J’adore bien manger. Manger à Montréal, la ville qui m’a vue grandir et que j’aime beaucoup d’ailleurs, est un de mes passe-temps favoris – depuis belle lurette. J’ai toujours été excitée à l’idée de découvrir un nouveau restaurant. Ça faisait un (long) moment que l’idée d’avoir une plateforme pouvant abriter mes petites escapades culinaires me trottait dans la tête. Je me suis aperçue que plusieurs personnes me demandaient conseil en termes de restauration et j’ai aussi réalisé que j’adorais partager mes impressions (sur Twitter, majoritairement!). Finalement, je me suis lançée! Dans mes articles, on parle de poutine, de nems, de brunch, de food trucks, de restaurants 5 étoiles, de cuisine santé…de tout. Je ne me donne pas de limites et si mon petit journal peut servir de guide à Mr et Mme tout le monde et bien je pense que la mission est accomplie!

La cuisine de rue à Montréal c’est une première. Est-ce à la hauteur de tes attentes ? 

Je n’avais pas forcément d’attentes, mais c’est sûr que j’avais hâte! Ma première expérience, d’ailleurs, a failli être un désastre: J’ai cherché le camion en question au métro Square-Victoria pendant 15 mins, et je pensais déjà au tweet un peu déçu que j’allais lâcher quand finalement je l’ai déniché! Le reste n’est que du bonheur. Chaque visite à un food truck est toujours plus intéressante que la précédente et tous les plats auxquels j’ai eu la chance de goûter sont vraiment excellents, sans compter que les restaurateurs de rue sont vraiment à l’image de la ville: colorés, sympathiques, aimables et j’en passe. Franchement, j’adore.

Que penses-tu du débat actuel sur la street food montréalaise. On entend notamment que c’est trop cher, victime des “lobby” des restaurant de Montréal…

Il est vrai que lorsque l’on pense à un sandwich à 9$ ou un tacos à 15$ ça peut faire grincer des dents. Mais – toute proportions gardées – je me dis qu’il faut remettre les choses en contexte. La cuisine de rue montréalaise est spéciale parce que formatée et présentée sous la forme d’un projet pilote. La grande majorité des food trucks sont des extensions d’un grand restaurant de la ville et servent de la bouffe ”gastronomique” avec bien souvent des ingrédients locaux, donc, si l’on part de ce fait, non, ce n’est pas trop cher. Par contre, si l’on part du fait que la cuisine de rue montréalaise devrait être accessible à tous, ce n’est pas le prix de la cuisine davantage gastronomique qu’il faille remettre en question, mais plutôt le modèle. Du moins gastronomique pour un prix moins dispendieux ; jumeler les 2, peut-être? Le modèle devrait peut-être être revu de façon à permettre une plus grande diversité de l’offre. D’un point de vue personnel, je préfère payer les 4-5$ de plus pour une poutine au foie gras ou une raclette au vin blanc (une fois en passant), mais ça, c’est moi ; tout le monde ne peut se permettre ces quelques dollars de plus.

Parle-nous du tournage de votre vidéo, cela s’est passé comment ?

On a mangé, mangé et remangé! Le tournage s’est fait sur environ deux semaines, à raison de quelques séquences chaque jour. L’idée était de capter le plus d’images possible illustrant le phénomène de la street food. On avait comme challenge de faire de la place à chaque food trucks. Il fallait donc se déplacer dans chacun des sites, tantôt sous le soleil et, parfois, à travers les gouttes de pluie. L’événement des Premiers Vendredis a d’ailleurs été le point culminant de la prise, étant donné que la totalité des food trucks y étaient présents. Au début, on filmait un peu en freestyle – si vous me permettez – mais, finalement, les contacts établis avec les équipes de restauration sur place ont facilité les choses et certaines nous ont même permis de rentrer dans leur cuisine! J’en profite pour faire un clin d’oeil à Mista Ko qui a spécialement composé la chanson thème qui accompagne les images et à Doro Saiz et Yanos Adotevi qui ont pensé et conçu la vidéo, en plus de m’avoir suivie et supportée – pas toujours évident! 😉

Déjà 2000 vues pour ta vidéo, t’attendais-tu à un tel succès ?

Alors là, pentoute! Nous espérions que la vidéo soit vue, plaise et soit partagée, mais sans avoir idée des chiffres. C’est allé très vite et nous en sommes très fiers, je dois l’avouer. 🙂

À quoi ressemble l’archétype du mangeur de street food à Montréal ?

Nous avons tellement rencontré de gens différents pendant toutes ces sorties que je ne pourrais établir un profil type. Il ne suffit que de regarder la vidéo. Jeunes, vieux, hommes, femmes, parfois en short, parfois en costume-cravate, avec son chien, avec sa mère, seul ou en gang et provenant de plusieurs horizons. Le mangeur de street food est tout simplement le Montréalais de base. D’ailleurs, je pense que la cuisine de rue nous rend tous un peu touristes.

Si tu pouvais changer une chose sur la street food montréalaise telle qu’elle est actuellement, qu’est ce que cela serait ?

Je la rendrais accessible à tous. Combiner les plats dits gastronomiques à ceux qui le sont moins, mais non pas sans être moins goûteux.

Quel food truck recommanderais-tu à nos lecteurs ?

J’ai mangé comme un porc au Camion Au Pied de Cochon – le jeu de mots n’est même pas voulu. Une poutine de foie gras…comment dire…renversante. Coup de cœur aussi pour le camion Boîte à fromage, qui offre des raclettes express délicieusement délicieuses. Le très prisé PA Gargantua propose aussi des superbes grilled cheese originaux. À vrai dire, aucun food truck ne m’a déçue jusqu’à présent.

Et où trouve-t-on les meilleurs “chien chaud” et poutine de rue (rires) ?

Je n’ai malheureusement pas encore goûté de chiens chauds ; le camion Chaud Dog a affiché sold out au moment où je voulais passer ma commande. Sinon, pour la poutine, celle au foie gras dont j’ai fait référence plus haut. Ça en vaut largement les calories ; croyez-moi!

La cuisine afro n’est pas représentée dans le street food Montréal, quel conseil donnerais-tu pour nos jeunes entrepreneurs ?

Je leur dirais de foncer! Plein de petites entreprises qui font aujourd’hui le bonheur des foodies sont parties d’un rêve ou d’une idée folle. Je pense notamment aux Satay brothers ou encore à Landry et filles. Si certains africains sont intéressés par le concept je les encourage vivement à se renseigner sur la marche à suivre et j’ai très hâte de voir ce qu’ils auraient à nous présenter. Vous imaginez manger un bon ”dibi” sur les marches du quartier des spectacles avec un verre de Bissap à la main? Alala… 🙂

On ne peut pas te laisser sans vous demander où manger un bon plat guinéen à Montréal ?

Honnêtement? Sûrement? Chez ma MAMAN. 🙂

Merci à Djene Diakité pour cette entrevue. Si vous souhaitez vous faire votre propre opinion voici la liste des endroits pour trouver de la bouffe de rue (via La Presse) :

– Parc du Mont-Royal, près du belvédère Kondiaronk (deux places);
– Parc du Mont-Royal, à proximité du monument à Sir George-Étienne Cartier (deux places, du côté ouest de l’avenue du Parc);
– Square Victoria (deux places du côté nord de la rue Saint-Antoine, à l’ouest de la rue Gauvin);
– Place du Canada (deux places, rue de la Cathédrale, au sud du boulevard René-Lévesque Ouest);
– Cité du multimédia (deux places, rue De La Commune Ouest, au sud de l’intersection des rues Brennan et Prince);
– Rue Victoria, près du Musée McCord (une place, du côté est de la rue Victoria, entre la rue Sherbrooke et l’avenue du Président-Kennedy);
– Rue McTavish, près de l’Université McGill (une place, du côté ouest de la rue McTavish, au nord de la rue Sherbrooke);
– Place Émilie-Gamelin (trois places);
– Rue Peel, près de l’ETS (deux places, du côté est de la rue Peel, entre les rues Saint-Jacques et Notre-Dame).

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