Les mesures restrictives du gouvernement ont paralysé de nombreuses entreprises depuis le mois d’avril. De même que certains commerces ont mis la clé sous la porte.
Par ailleurs, du côté de la restauration, la situation ne semble pas s’améliorer non plus. Après un été assez difficile, les restaurants commençaient tout juste à se réajuster, mais les récentes directives du gouvernement les ont déstabilisés.
Pas facile de fleurir son business, lorsque l’état vous empêche de travailler. Aujourd’hui, un grand nombre d’entrepreneurs n’essaient plus de vivre, mais de survenir.

Rebondir face à la crise sanitaire

Joël Ntambue, chef exécutif de sa compagnie Chefouichef, a lui-même été impacté par le confinement de mars-juin. Lors des premières semaines, il a réuni à distance ses collaborateurs pour analyser la situation et trouver une solution pour que son entreprise ne prenne pas l’eau. Ensemble, ils ont établi une nouvelle stratégie marketing.
Les réseaux sociaux ont été une bouée de sauvetage. En effet, ils ont créé une plateforme pour donner des cours de cuisine en ligne, pour commander des plats et diverses activités virtuelles ont été mises en place. Ils ont, également, concentré leur publicité sur Instagram et Snapchat. Ce qui a vraiment fonctionné puisqu’ils ont gagné en visibilité, notoriété et cela leur a permis de bâtir un réseau solide. De même que le chef cuisinier a affirmé : « avant le confinement mon Insta comptait 14 000 abonnés et après le déconfinement, j’ai gagné 6000 personnes ».
Néanmoins, Joël confesse que le virus a fragilisé l’un de ses projets, car il devait ouvrir les portes d’un nouveau restaurant physique au public. Donc, contraint de renoncer provisoirement à l’inauguration de ce lieu, il s’est tourné vers le service de livraison au cours de cette période.

Il est bien conscient qu’il fait partie d’une minorité qui a réussi à rebondir. Le chef affirme que cela n’a malheureusement pas été le cas pour ses anciens collègues de son précédent travail, qui ont été mis à pied temporairement.

Capture d’écran reportage 2017

Qui est Joël Ntambue ?

La survie de son entreprise ne tient pas seulement aux manœuvres instaurées, mais à sa résilience.
Lorsque l’on observe le parcours de Joël et sa forte personnalité, on comprend bien que ce chef ne se laisse pas désorienter par les circonstances. Il sait s’adapter à son environnement et avance toujours avec persévérance vers un objectif distinctement identifié.
Cuisinier au Casino de Montréal, il décide de poser son tablier en 2014 et d’ouvrir son entreprise, qu’il nomme Chef oui chef. Ce projet lui a permis de s’exprimer à travers ses recettes. Il est important pour lui de transmettre ses émotions dans une assiette, car c’est sa manière de communiquer son amour et son talent culinaire.
C’est en 2018 qu’il a su cibler sa clientèle et la fidéliser. Humblement, il ne certifiera pas que sa carrière a « décollé », mais il préférera parler d’« évolution ».
Par ailleurs, il s’est constitué une équipe qui correspond à ses attentes. Lors de ses recrutements, il met l’emphase sur le désir d’apprendre, de se développer d’être autonome et créatif. Pour lui, être cuisinier est plus qu’un métier. Il se considère comme un artiste, car chaque plat préparé est original, singulier avec une touche mélodieuse. Cette mélodie provient de chaque note composée correspondant à un ingrédient qui fait vibrer un son harmonieux au palais, lors d’une savoureuse bouchée.

« Je ne cherche pas des cuisiniers, je cherche des artistes pour que nous puissions faire de l’art ensemble, qui est la cuisine. » — Joel Ntambue

Le deuxième confinement de 28 jours, décrété par François Legault qui a ciblé la ville de Québec et de Montréal, le 1er octobre, n’a laissé aucun répit aux entrepreneurs.
Joël ne désespère pas. Il s’accroche ardemment à son rêve et ne laissera aucune situation le briser. Son équipe devra, donc, trouver de nouvelles idées pour se renouveler durant les prochains mois, si la situation actuelle perdure.

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